La rage fait des ravages...Que faire ?

Docteur Kaouthar Harabech, coordinatrice du programme national de lutte contre la rage, a mis en garde, dans "Sbeh Ennes" de ce jeudi, contre l'augmentation des cas de rage, au cours des trois dernières années, la  Tunisie ayant enregistré six décès, l'année dernière et quatre, depuis début 2024, en plus
d'un garçon de 14, actuellement en réanimation.

La praticienne a qualifié la situation épidémiologique "d'effrayante", en raison de la prolifération des chiens errants, sans effort réel des autorités pour endiguer le fléau, qui touche désormais même des zones qui en étaient épargnées.

Elle a souligné que les cas de rage ont augmenté ces dernières années, coïncidant avec le déclin de la chasse aux chiens errants, ajoutant que des cas de rage ont été enregistrés dans des zones qui étaient auparavant exemptées de la maladie.

L'intervenante, tout en n'étant pas pour les campagnes d'abattage des chiens errants, reconnaît qu'elles dominent la prolifération des cas de rage, d'autant que l'autre solution, à savoir la stérilisation, est très coûteuse et nécessite d'importantes ressources.

Docteur Harabech a expliqué qu'il n'existe pas de médicament antirabique, après l'apparition des symptômes, au bout de deux mois d'incubation. Ces symptômes diminuent au fur et à mesure que l'infection se rapproche du cerveau (15 jours).

Deux formes de rage...

Et à la doctoresse d'expliquer que la rage se présente sous deux formes : l'éruption rabique et la rage paralytique. La première entraîne une hyperactivité, un comportement excitable, des hallucinations, une perte de coordination, une hydrophobie (peur de l'eau) et une aérophobie (peur des courants d'air ou de l'extérieur). La mort survient, après quelques jours, par arrêt cardiaque et respiratoire.

La rage paralytique représente environ 20 % de toutes les infections humaines. Cette forme ne se développe pas aussi brusquement que la forme agitée et a généralement une évolution plus longue. Les muscles sont progressivement paralysés, à partir de l’endroit de la blessure. La personne tombe lentement dans le coma et finit par succomber.

Ce qu'il faut faire...

"Si vous êtes mordu ou griffé par un animal suspecté d'être enragé, vous devez laver l’endroit de la blessure avec de l'eau et du savon pendant 15 minutes et vous rendre au centre de santé le plus proche, pour y recevoir un traitement prophylactique.
Le traitement prophylactique suit un protocole spécifique et est administré pendant plusieurs jours", a enfin conseillé la praticienne.